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  • Photo du rédacteurFrançoise Saves

Comment gérer au mieux la tyrannie du multitâche 3.0



Une image, dit-on, vaut 1000 mots. Nul doute que celle-ci évoque le quotidien de plusieurs d’entre nous. On suit une formation en répondant à ses mails ou en surfant sur LinkedIn. On téléphone en conduisant et on oublie de sortir de l’autoroute. On reçoit une notification sur l’écran de travail et, deux ou trois clics plus tard, on oublie ce qu’on faisait avant. Ainsi, on laisse de nombreuses sollicitations interrompre notre travail et on finit épuisé vers 18 heures, sans avoir fait le quart de notre programme du jour.

Le cerveau est-il réellement fait pour être multitâche ?


Selon les scientifiques, le cerveau ne peut pas traiter deux tâches en exacte simultanéité. Les seuls cas où il serait possible de faire deux tâches simultanément serait lorsque l’exécution de l’une est devenue automatique et inconsciente, grâce à l’apprentissage répétitif. Ainsi marcher et  parler est possible, mais pas conduire et parler car notre cerveau a besoin de mobiliser notre attention et notre conscience pour réaliser les deux.

Le multitâche provoque une fatigue cérébrale intense ; c’est comme passer d'un côté du cortex préfrontal à l'autre, en une fraction de seconde. Il est mauvais pour le cerveau et aussi pour le corps. D’après une étude parue dans le Journal of Experimental Psychology, le multitasking engendrerait la libération des hormones de stress : cortisol et adrénaline. Le surmenage et la sur sollicitation de notre cerveau se révèleraient d’ailleurs une des causes de l’épuisement professionnel.

Alors comment reposer régulièrement son cerveau ?


Vous est-il arrivé de vous sentir complètement absorbé par une activité  et de ressentir une sensation de fluidité ? Vous êtes à la fois totalement engagé et concentré sur votre activité mais également complètement détendu, avec une forme de perte de la notion de temps. Vous avez sûrement connu alors l’état de flow.

Les neuroscientifiques expliquent que certaines parties du cerveau se mettent au ralenti lorsqu’on entre dans l’état de flow.  C’est le cas des zones qui interviennent dans le comportement social, l’expression de notre personnalité, la faculté à prendre des décisions, la mémoire.
Pas étonnant donc que nous recherchions cet état de flow lorsque nous en avons déjà ressenti les effets !

Finalement tout est affaire de neurochimie et d’ondes cérébrales. Le cerveau sous stress est en état de lutte. Il est dans la réalité d’un problème, dans la complexité d’une situation. Dès lors qu’il commence à se relâcher, il va libérer des neurotransmetteurs qui augmentent nos capacités et procurent le sentiment de plaisir et de satisfaction.
Mais on ne passe par de la lutte au flow sans relâchement, par la respiration et par la détente, essentielles pour laisser la place aux ondes cérébrales alpha, celles de la conscience individuelle au repos, de la visualisation, de l'imagerie sensorielle et du rêve léger.

Se concentrer sur une activité est susceptible de générer un état de flow !


Et si nous transformions nos tâches quotidiennes en soin du cerveau ?  En faisant le ménage, la vaisselle, en rangeant nos affaires … Oui mais à condition de se concentrer sur la tâche en question !  Certainement pas en faisant dérouler en boucle le film de la journée tendue que nous venons de vivre ou l’échange conflictuel auquel nous avons dû faire face.

En faisant le ménage par exemple, concentrez-vous sur chaque geste, sur chaque objet nettoyé, sur le brillant, le mat, l’odeur du produit, les couleurs, sur ces objets que vous ne regardez presque plus. Ralentissez le rythme, passez et repassez sur la surface, tranquillement. Admirez le résultat. Comme dans un tableau, perdez-vous dans la vision du propre et bien rangé. Congratulez-vous.

En faisant la vaisselle, portez attention à l’eau, à la chaleur, aux bulles de savon, au contact sur vos mains, à vos mouvements. Ralentissez les mouvements et concentrez-vous sur chaque plat.

Même en conduisant, sentez les mains sur le volant, soyez attentif à tout ce qui se passe autour et rien qu'à cela.

En marchant dans la forêt, chassez les pensées polluantes, écoutez seulement les oiseaux et le bruit des feuilles sous vos pas.

Il ne s’agit pas de se vider la tête mais de pratiquer la pleine conscience (mindfulness), cet état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans jugement de valeur, sur l'expérience qui se déploie moment après moment. 

L’activité doit être précise, ni trop facile ni trop difficile, pas désagréable à faire et pouvant retenir suffisamment votre attention au point de se concentrer sur elle et ne plus rien voir et entendre d’autre.

Au bureau, en premier lieu, limitez le multitâche.


Décidez de vous concentrer sur une tâche à la fois et créez les conditions pour cela :

-Fermez la porte du bureau de telle heure à telle heure (en expliquant le pourquoi aux collègues)
-Regardez vos mails uniquement toutes les 3 heures
-Supprimez les notifications, choisissez d’être celui ou celle qui dirige ses propres connections et refusez qu’on vienne vous déranger à tout moment
-Réservez des plages horaires précises pour traiter les demandes des clients et des collaborateurs
-Créez votre bulle pour entrer dans un travail qui nécessite une hyper concentration, en mettant de la musique douce si besoin

C’est certain, vous serez davantage reposé en fin de journée !

Et si, malgré tout, vous sentez que «vous en avez plein la tête»

Pratiquez cet exercice de 3,5’ pour mettre votre cerveau au repos >


>Assis sur sa chaise. Dos droit non appuyé au dossier. Pieds posés au sol. Mains sur les cuisses. Yeux fermés.

>Pendant 1' > Remarquez vos pensées, vos émotions et vos sensations corporelles. Ecoutez votre voix intérieure pour se reconnecter à soi.

>Pendant 1' > Concentrez-vous sur votre respiration. Respirez avec le nez. Etendez le rythme du souffle. Dites mentalement “j’inspire... j’expire...”

>Pendant 1' > Etendez l’observation à tout votre corps, en faire le tour et en sentir toutes les parties, les unes après les autres. Pensez au bon fonctionnement de chacune des parties.

>Puis pendant 30 ‘’ > Reconnectez-vous à votre environnement ici et maintenant, posez votre regard tour à tour sur les objets familiers qui vous entourent. Que disent-ils ? parlent-ils des dernières vacances ? de ceux que vous aimez ? D’un rêve que vous faites pour cet été ?
 
 
L’état de flow n’est pas uniquement un état de bien-être, il permet un changement positif et une aptitude à voir les choses autrement, à y voir plus clair, avec plus de recul.
Le flow permet de vérifier sereinement une idée, une envie.
Le flow augment tous les mécanismes fondamentaux de traitement de l’information du cerveau, nous donnant ainsi les capacités de penser à grande vitesse et à grande échelle, qui sont deux exigences cognitives clés dans ce monde 3.0

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